samedi 31 janvier 2015

Monde : Pédophilie. Inceste. Pédopornographie qu'es que c'est?



SOMMAIRE

1 Définitions
2 La pédérastie initiatique dans les sociétés anciennes
3 Psychologie
4 Chronologie historique
5 La pédophilie dans l'Eglise catholique
6 Quelques chiffres
7 Poème


Définitions

La pédophilie, néologisme issu de la terminologie psychiatrique de la fin du XIXe siècle, est l’attirance sexuelle d’un adulte (homme ou femme) envers les enfants de l’un ou l’autre sexe ; elle peut donc être homosexuelle ou hétérosexuelle.
Certains distinguent l'hétéropédophilie et l'homopédophilie qui ont un caractère incestueux quand elles se manifestent au sein de la famille nucléaire (père/fille, mère/fils, frère/soeur ; père/fils ; mère/fille ; frère/frère ; soeur/soeur). Aujourd'hui, des psychothérapeutes courageux n'hésitent pas à faire tomber le tabou de la pédophilie féminine.
La pédophilie est classée comme "trouble de la préférence sexuelle" (maladie mentale) par la classification internationale des maladies (CIM) et comme "paraphilie" par le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM).
"Paraphilie" est un terme biomédical utilisé par certains milieux psychiatriques aux États-Unis à la place du mot "perversion" ; également utilisé en sexologie, il désigne toute attirance ou pratique sexuelle qui diffère des actes traditionnellement considérés comme "normaux". Le terme a été crédité par Wilhelm Stekel durant les années 1920. Un sexologue du nom de John Money popularisa plus tard le terme en tant que désignation non-péjorative pour classifier "les intérêts sexuels inhabituels" ; il décrivit la paraphilie en tant "qu'embellissement sexuo-érotiques, ou alternative à la norme officielle idéologique". Avant l'introduction du terme paraphilie dans le DSM, le terme "déviation sexuelle" était utilisé. 19
L’expression "pédophilie érotique" (traduite de l’allemand pedophilia erotica, terme employé par le psychiatre autrichien Richard von Krafft-Ebing en 1886), a été proposée par le Dr A. Forel en 1906.
Le terme "pédomanie", considéré comme plus approprié et lexicologiquement satisfaisant, est préconisé par les mouvements de lutte contre la pédophilie.

L'éphébophilie, au sens premier du terme, se rapporte seulement à l'attirance et non à la pratique sexuelle (bien que cette dernière ne soit pas exclue). On l'emploie par opposition au terme "pédophilie", qui est l'attirance pour des jeunes prépubères. Cependant, dans la plupart des cas, "pédophilie" est le mot retenu généralement en Occident, pour décrire une personne attirée par un jeune n'ayant pas atteint sa majorité sexuelle.
L'hébéphilie est un synonyme bien moins répandu, en l'honneur d'Hébé, déesse grecque personnifiant la Jeunesse.
Le "Lolita complex" se rapporte à l'attirance d'un homme pour une adolescente, un terme qui provient du livre Lolita de Nabokov.
Le "Shota complex" se rapporte à l'attirance d'un homme ou d'une femme pour un jeune garçon, un terme qui provient de la culture japonaise. 9

La "pédérastie", stricto sensu, est l’attirance sexuelle d’un homme adulte pour les jeunes garçons ; mais le mot désigne le plus souvent le rapport particulier entre un homme adulte et un jeune garçon.
Le pédéraste est l’homosexuel qui a des rapports sexuels avec des enfants ou des adolescents. Le mot, rare avant le XIXe siècle, s'est diffusé en prenant la valeur erronée "d'homosexuel", quel que soit l'âge du partenaire.
"Pédéraste" est emprunté (1584) au grec "paiderastês" (qui aime les jeunes garçons, les adolescents), mot composé de "pais, paidos" (enfant, jeune garçon) et de "erastês" (qui aime, amant). "Eraste", dérivé de "eran" (aimer d'amour, désirer), était employé spécialement pour désigner l'aîné du couple homosexuel grec.

La pédérastie initiatique dans les sociétés anciennes

La pédérastie comme relation initiatique est une pratique que l’on retrouve dans les plus anciennes sociétés (Papous, Aborigènes) et sur tous les continents (Polynésie, Chine, Japon, Crète, Grèce).

Selon la tradition mythologique grecque, Zeus prend pour amant et échanson le jeune et beau Ganymède.
Dans la société grecque antique, le couple masculin était constitué d’un "éraste" (entre vingt et quarante ans) et d’un "éromène" (entre douze ans et l’apparition de la première barbe). Il reposait sur la relation d’identification du cadet à l’aîné, permettant une transmission de l’identité virile et citoyenne, empreinte de fermes règles éthiques destinées à protéger l’éromène.
Les relations sexuelles se déroulaient debout, face à face, avec coït intercrurale (entre les cuisses) ; le coït anal était interdit.
L’éromène, une fois son éducation terminée, prenait femme et devenait éraste à son tour.
La pédérastie des anciens Grecs ne serait donc pas un précédent des pratiques pédophiles contemporaines.

Psychologie

Le pédophile, généralement retardé affectivement, inhibé ou névrosé, se sent en état d'infériorité devant la femme adulte et recherche des partenaires sexuels à sa mesure, c'est-à-dire des enfants de l'un ou de l'autre sexe.

Freud a fait de l’aberration pédophile la trace d’un état de la sexualité infantile.

La première étude sur les attentats aux mœurs et les maltraitances sur enfant en France date de 1867, sous la forme d’un rapport du médecin légiste Auguste Tardieu.

Mais c’est au psychiatre allemand Richard von Krafft-Ebing (Psychopathia sexualis) que revient l’invention du terme de "pédophilie érotique" désignant des individus présentant une attirance relativement exclusive pour des personnes impubères de l’autre sexe.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (1990), la pédophilie fait partie des "troubles de la préférence sexuelle" et est définie comme une préférence pour les enfants généralement prépubères ou en début de puberté.

Chronologie historique

Depuis l’Égypte pharaonique et encore récemment dans certains pays comme le Pérou pour la famille des Incas, il était fréquent, dans la noblesse, de se marier et d’avoir des enfants avec un membre de sa famille (notamment : frère/soeur ; père/fille : mère/fils).
Cette tradition disparaît peu à peu : l’empereur actuel du Japon est le premier de sa dynastie à être marié à une femme ne faisant pas partie de sa famille. 24

Dans la Rome antique, la violation du serment de chasteté par les vestales, prêtresses dédiées à la déesse Vesta, était taxée "d'incestus" ("incestum" = souillure, ndlr) et, considérée comme un crime inexpiable, généralement puni par la mort de la coupable, condamnée à être enterrée vivante. Quant à son séducteur, il était fouetté jusqu'à ce que mort s'ensuive. 24

En 305/306, le concile d’Elvira en Espagne exclut de la communion les pédophiles, même mourants (canon 71).

Au Moyen Âge, la parenté spirituelle comptait aussi pour définir l’inceste : toute union parrain-filleule ou marraine-filleul était ainsi prohibée, mais aussi toute union entre un parent (père ou mère) et le parrain ou la marraine de l’un de ses enfants.
Dans l'église de Byzance les prêtres pouvaient se marier, mais ne pouvaient pas épouser quelqu'un qu'ils avaient baptisé ; pour la même raison on abandonna l'habitude pour les parents de parrainer leur enfant au baptême et on commença à chercher une personne extérieure à la famille.
La législation des rois Wisigoths (506-709) prévoyait la séparation immédiate du couple et l'entrée dans une congrégation religieuse. 24

En 529, dans son Code, l'empereur Justinien est le premier à donner une vision chrétienne dans la législation sur l'inceste.

Albin (Albinus, Aubin), évêque d'Angers de 529 à 550, stigmatise les mariages incestueux fréquents chez les nobles et obtient gain de cause au concile d'Orléans (7 mai 538).

En 585, le 2e concile de Mâcon menace des peines les plus graves les incestueux, ces gens qui "se roulent dans la merde" (in merda convolvuntur).

Le Penitential of Cummean, document ecclésiastique irlandais du VIIe siècle, ordonne 3 ans de pénitence pour ceux qui commettent l'inceste avec leur mère, tandis que le Penitential of Theodore, document anglo-saxon de la même époque, ordonne 15 ans. 24

Les Capitulaires de Charlemagne (802) prévoient la peine capitale pour ceux qui commettent le "péché de bestialité, d'inceste ou de sodomie". 24

L'interdit est levé par les révolutionnaires de 1789, qui considèrent que la sexualité est une affaire intime et que l’État n’a rien à faire dans les orientations sexuelles.

En droit pénal français, la pédophilie est définie comme étant "l’attirance sexuelle ressentie par un adulte pour un mineur" (de l’un ou l’autre sexe) n’ayant pas atteint l’âge de 15 ans.
Le code pénal réprime les infractions suivantes :
- le crime de viol : articles 222-23 et 222-24 ;
- les agressions sexuelles autres que le viol : articles 222-27, 222-28 et 222-29 ;
- la corruption de mineur : article 227-22 ;
- Le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique : article 227-22-1.
- la pornographie mettant en scène un mineur : article 227-23 ;
- la fabrication, le transfert, la diffusion de message à caractère violent ou pornographique : article 227-24. Cet article sanctionne notamment la pratique du "happy slapping", qui consiste à filmer une personne victime de violences assénées à dessein par des complices du cameraman et à diffuser ensuite les images via l’Internet.
- Le fait, par un majeur, d'exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d'un mineur de quinze ans : articles 227-25 et 227-26.
- le recel d'images de pornographie enfantine : articles 321-1, 321-2 et 321-5.
L’inceste fait implicitement partie de la pédophilie. Mais dans ce cas, la spécificité du lien entre l'agresseur et la victime est caractérisée par la notion judiciaire d'ascendant.
La loi n° 2010-121 du 8 février 2010 "tendant à inscrire l'inceste commis sur les mineurs dans le code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes d'actes incestueux" est publiée au Journal Officiel de la République Française le 9 février. Le Code Pénal est ainsi modifié :
"Art. 222-31-1. - Les viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d'incestueux lorsqu'ils sont commis au sein de la famille sur la personne d'un mineur par un ascendant, un frère, une sœur ou par toute autre personne, y compris s'il s'agit d'un concubin d'un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait."
Par décision du 16 septembre 2011, le Conseil Constitutionnel déclare cet article 222-31-1 du Code Pénal relatif à l'inceste contraire à la constitution (au regard du principe de légalité des délits et des peines bafoué par la définition trop générale de la disposition « membres de la famille ») et abroge cet article à la suite d'une question prioritaire de constitutionnalité.
"Art. 222-31-2.- Lorsque le viol incestueux ou l'agression sexuelle incestueuse est commis contre un mineur par une personne titulaire sur celui-ci de l'autorité parentale, la juridiction de jugement doit se prononcer sur le retrait total ou partiel de cette autorité en application des articles 378 et 379-1 du code civil. Elle peut alors statuer sur le retrait de cette autorité en ce qu'elle concerne les frères et sœurs mineurs de la victime. Si les poursuites ont lieu devant la cour d'assises, celle-ci statue sur cette question sans l'assistance des jurés."

En 1982, éclate en France l'affaire du Coral, une affaire d'abus sexuels sur mineurs au sein d'un "lieu de vie" éducatif installé dans une ancienne exploitation agricole à Aimargues, dans le Gard. Dans les années postérieures à Mai 68 se développent en France, à l'initiative d'éducateurs ou d'enseignants contestataires, des lieux de vie visant à appliquer des pratiques éducatives alternatives; certains accueillent des publics inadaptés, suivant les préceptes de l'antipsychiatrie. Dans certains de ces centres éducatifs, des affaires de pédophilie ont lieu, les abuseurs usant, comme prétexte, de discours reposant sur une idéologie contestataire 16. Au procès correctionnel de janvier 1986, aucune personnalité politique ou intellectuelle n'est citée à comparaître : les enquêtes de police ont montré que les personnalités publiques citées étaient innocentes. Les condamnations de plusieurs membres de la communauté sont de trois ans de prison avec un ou deux ans de sursis. L'éducateur Claude Sigala est condamné à trois ans de prison dont un avec sursis pour "attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans" ; son épouse et le médecin psychiatre Alain Chiapello sont par contre relaxés. Trois autres éducateurs du Coral font l'objet de condamnations à trois ans dont un avec sursis. Un autre animateur est condamné à dix-huit mois de prison ferme. Au total, sept des dix inculpés sont condamnés 17.

La loi du 1er février 1994 étend la compétence des juridictions françaises à toute la planète pour faciliter la poursuite des touristes sexuels. Elle crée une peine perpétuelle incompressible, la "perpétuité perpétuelle", qui peut s’appliquer aux assassins violeurs d’enfants.

Le 17 juin 1997, l’opération antipédophile Ado 71, menée par la Gendarmerie française, permet 201 mises en examen dans les milieux pédophiles.

Le 15 février 1998, devant le palais de justice de Bruxelles, au cours de la "marche blanche", plus de 20.000 manifestants expriment leur colère contre les carences de l’administration, police et justice. La commission parlementaire d’enquête sur les crimes pédophiles remet son rapport le lendemain, confirmant que Marc Dutroux a bénéficié de protections indirectes de la part des autorités.

La loi du 17 juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs prévoit l’expertise médicale du délinquant et de sa victime avant tout jugement et l’aménagement du délai de prescription, qui ne commence à courir que dès la majorité des victimes mineures concernées. Cette loi offre pour la première fois en France la possibilité d’un suivi socio-judiciaire pour les sujets condamnés pour agressions sexuelles : lorsqu’un tel suivi est prononcé, il peut être assorti d’une "injonction de soin".

L'Affaire du réseau pédophile d'Angers désigne une affaire criminelle dans laquelle 66 personnes (hommes et femmes dont une bonne partie sont des parents, voire des grands-parents) ont été accusées pour des faits de prostitution, viols et agressions sexuelles, commis sur 45 enfants (âgés de 6 mois à 12 ans) de 1999 à 2001. Le 27 juillet 2005, les jurés de la Cour d'Assise d'Angers acquittent 3 des accusés et condamnent les 63 autres à des peines s'étalant de 28 ans de réclusion criminelle à quelques mois avec sursis. Les principaux organisateurs du réseau, trois récidivistes, ont été condamnés, à des peines allant de 16 à 28 ans de réclusion criminelle. Douze condamnés font appel de la décision. Au procès en appel, le 17 avril 2007, les jurés de la Cour d'Assise de Nantes condamnent Eric à 28 ans de prison (peine inchangée) tandis que Moise et le frère d'Eric, parmi d'autres, voient leur peine réduite d'un an ou légèrement allongée.

L'affaire d'Outreau part d'une affaire pénale d'abus sexuel sur mineur (18 personnes mises en examen). Elle donne lieu, du 4 mai au 2 juillet 2004, à un procès aux assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) à l'issue duquel quatre accusés qui ont reconnu leur culpabilité sont condamnés. Le 1er décembre 2005, au procès en appel à Paris, un verdict d'acquittement général pour l'ensemble des accusés est rendu par le jury ; quelques heures après le rendu du verdict, le ministre de la justice, Pascal Clément, donne une conférence de presse et présente ses excuses aux acquittés au nom de l'institution judiciaire 18.

Le 11 octobre 2007, au cours de la plus vaste opération de gendarmerie (Opération Arc en ciel) réalisée en France contre des internautes détenteurs d'images pédopornographiques, la gendarmerie française a interpellé, sur une semaine, dans 78 départements, 310 hommes (âgés de 19 à 70 ans et de tous les milieux sociaux : éducateurs, enseignants, informaticiens, chefs d’entreprise, militaires ou ouvriers…) qui détenaient des photos et vidéos pédophiles échangées sur le Web (2.100.000 images et 28.000 vidéos ont été saisies).

Le 25 février 2008, est promulguée la LOI n° 2008-174 relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental.
L'article 706-53-13 stipule : "A titre exceptionnel, les personnes dont il est établi, à l'issue d'un réexamen de leur situation intervenant à la fin de l'exécution de leur peine, qu'elles présentent une particulière dangerosité caractérisée par une probabilité très élevée de récidive parce qu'elles souffrent d'un trouble grave de la personnalité, peuvent faire l'objet à l'issue de cette peine d'une rétention de sûreté selon les modalités prévues par le présent chapitre, à la condition qu'elles aient été condamnées à une peine de réclusion criminelle d'une durée égale ou supérieure à quinze ans pour les crimes, commis sur une victime mineure, d'assassinat ou de meurtre, de torture ou actes de barbarie, de viol, d'enlèvement ou de séquestration."

Le 17 novembre 2009, la présidente des Philippines, Gloria Macapagal-Arroyo, promulgue la Loi contre la "pédopornographie" (Anti-Child Pornography Act).

Dans une enquête des 16 et 17 janvier 2009, l’AIVI, Association Internationale des Victimes de l’Inceste, révèle que 70 % des parents qui sont face à cette violence restent dans le déni et précise que, sur le sol français, ce comportement incestueux touche près de 2 millions de victimes.

Le 3 septembre 2010, six des sept accusés du procès du scandale pédophile de la Casa Pia (une institution publique : un foyer de jeunes orphelins et d’enfants défavorisés) ouvert le 25 novembre 2004, sont reconnus coupables par le tribunal de première instance de Lisbonne qui les condamne à des peines de prison de 5 à 18 ans. L'ancien chauffeur et jardinier de la Casa Pia, Carlos Silvino alias Bibi, qui répond de plus de 600 crimes d'abus sexuels et d'incitation à la prostitution, est condamné à 18 ans de prison. Durant près de trente ans, 128 enfants furent abusés dans l'indifférence la plus totale jusqu'à ce que le scandale éclata fin 2002, quand un ancien pensionnaire de cette institution, âgé de 16 ans, confia à une journaliste avoir été "violé par Bibi".

Le 16 mars 2011, au cours d'une conférence de presse à La Haye, le directeur de l'office européen de police Europol, Rob Wainwright, annonce qu'un vaste réseau international de pornographie infantile sur internet (forum boylover.net), impliquant 70 000 internautes dans 13 pays, a été démantelé au cours de l'Opération sauvetage : "670 suspects ont été identifiés, 184 arrestations ont déjà eu lieu et 230 enfants, victimes de ces crimes épouvantables, ont été identifiés [...] Nous nous attendons à ce que ces chiffres augmentent encore [...] c'est d'ores et déjà l'affaire la plus importante que nous ayons jamais vue".

Le 1er  juillet 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations à destination des médecins, pour les aider à mieux reconnaître les cas d’inceste. Réunies dans un guide, celles-ci doivent permettre aux professionnels de santé d’améliorer à la fois le repérage des victimes et le signalement de leur situation auprès de la justice. Si la HAS a pris cette initiative, c’est parce qu’elle estime que le nombre de cas d’incestes est largement sous-estimé. Selon cet organisme, deux millions d’adultes pourraient avoir été victimes d’inceste pendant leur enfance, alors que seuls 15.000 nouveaux cas sont constatés chaque année : « Un nombre considérable d’incestes ne seraient pas repérés ni signalés aux autorités en charge de la protection des victimes » 20.

Le Décret n° 2011-1385 du 27 octobre 2011 portant publication de la convention du Conseil de l'Europe pour la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, signée à Lanzarote (Îles Canaries) le 25 octobre 2007 et entrée en vigueur le 1er janvier 2011, est publié au JORF n°0252 du 29 octobre 2011.

Le 4 juillet 2012, la police judiciaire fédérale autrichienne (Bundeskriminalamt) annonce qu'une opération policière mondiale anti-pédophilie dans 141 pays a permis, à partir d'informations fournies par la police luxembourgeoise, d'identifier des centaines de personnes ayant diffusé sur l'internet des vidéos et des photographies à caractère pédophile. Baptisée du nom de code Carole et entamée il y a près d'un an, cette opération a permis, dans la seule Autriche, l'identification de 272 pédopornographes.

Le 18 octobre 2012, l'Association des scouts d'Amérique rend publics des documents montrant comment les autorités policières et religieuses ont permis pendant des années à des animateurs et d'autres membres du mouvement scout accusés d'avoir agressé sexuellement des enfants d'échapper à la justice (1.200 agresseurs présumés).

Le 22 mars 2013, la Cour d'assises des mineurs de Paris condamne le fondateur de l'Ecole en bateau et de deux de ses adjoints : Léonid Kameneff, le fondateur du projet pédagogique l'Ecole en bateau, est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour viols, tentative de viol et agressions sexuelles contre cinq enfants dans les années 1980 et 1990 ; l'un de ses ex-équipiers, Bernard Poggi, 60 ans, est condamné à six ans ferme ; un autre coéquipier écope de cinq ans de prison avec sursis ; le quatrième accusé, un ancien élève de l'école âgé de 17 ans au moment des faits, est acquitté. Les quatre accusés étaient poursuivis pour viols et agressions sexuelles de neuf enfants entre 1981 et 1994, aujourd'hui des adultes âgés de 33 à 46 ans.

Le 16 janvier 2014, l'Agence nationale du crime britannique (NCA) annonce que les polices britannique, américaine et australienne ont démantelé un réseau pédophile philippin qui diffusait des scènes d'abus sexuels en direct sur internet : l'Opération Endeavour (Effort) s'est déroulée dans 12 pays et a abouti à l'arrestation de 17 Britanniques, dont cinq ont été condamnés ; quinze enfants âgés de 6 à 15 ans ont été secourus ; trois enquêtes sur la diffusion de vidéos pédophiles ont permis l'arrestation de 733 suspects dans le monde.

Le 7 février 2014, dans une note envoyée à l’Agence Fides, le Père Shay Cullen de la mission St. Columban, qui a créé la fondation Preda à Olongapo City (Philippines) en 1974 (fondation qui s’occupe de la récupération des enfants concernés par le trafic et l’exploitation sexuelle), dénonce les deux motifs qui permettent au marché de la pédophilie de prospérer : la corruption des autorités civiles et politiques et l’indulgence des tribunaux. Le marché de la pédophilie est florissant aux Philippines grâce à la couverture et à la complicité du monde politique. Les « agences » qui organisent et promeuvent des voyages de pédophiles, permettant qu’ils rencontrent des enfants, agissent avec l’accord tacite d’institutions et de collectivités locales, impliquées dans un circuit de corruption. Le phénomène est confirmé par un récent rapport de l’ONG Save The Children, qui indique la corruption comme l’un des principaux motifs de la diffusion de la pédophilie aux Philippines.

Le 3 mai 2014, la police de l'Etat régional de Saxe-Anhalt (Allemagne) arrête dix hommes, âgés de 22 à 60 ans, et une femme de 57 ans (soupçonnés d'être le noyau dur d'un réseau pédophile actif dans tout le pays), à l'occasion de leur réunion annuelle secrète, au cours de laquelle ils échangent des contacts ou préparent des actes illégaux, leurs propres enfants étant utilisées comme appâts pour nouer contact avec de futures victimes.

Le 16 juillet 2014, The Guardian rapporte que la National Crime Agency, équivalent britannique du FBI, a arrêté 660 personnes suspectées de pédophilie dans tout le royaume et placé sous sa protection plus de 400 enfants, après une longue enquête secrète de 6 mois. 

La pédophilie dans l'Eglise catholique

1995 :
- L’ancien archevêque de Vienne, le cardinal Hans Hermann Groër, accusé de pédophilie, est contraint de démissionner.
- Le cardinal Cahal Daly, ancien primat d’Irlande, présente les excuses de l’Église à tous ceux qui ont été victimes d’abus sexuels commis par des prêtres.

En octobre 2000, le Vatican affirme que "la pédophilie est un crime contre l'être humain"Jean-Paul II se montre, à plusieurs reprises, indigné par la pédophilie et les abus de certains prêtres.

2001 :
- 18 congrégations religieuses irlandaises signent un accord avec l’État pour donner 64 propriétés foncières en compensation des abus commis sur les enfants confiés à leurs institutions.
- le 30 avril, le Motu Proprio Sacramentorum Sanctitatis Tutela demande que "le Vatican soit informé de tout cas d'abus sur mineur" commis par un clerc et que la victime soit "correctement traitée" et attribue à la Congrégation pour la doctrine de la foi la compétence pour traiter et juger selon le droit canon une série de délits particulièrement graves qui regardaient jusque-là et de manière floue d'autres dicastères également ; ce règlement est accompagné d'une série de mesures et de normes procédurales regroupées le 18 mai, sous le titre de Normae de Gravioribus Delictis, par le Cardinal Joseph Ratzinger (futur pape Benoît XVI).
- En novembre, Jean-Paul II envoie un courriel, adressé au clergé partout dans le monde, dans lequel il présente des excuses pour les sévices sexuels commis par des membres de l'Église à l'endroit de jeunes. Il donne des directives à tous les évêques catholiques pour qu'ils fassent traiter les cas de pédophilie par les tribunaux ecclésiastiques.

2002 :
- Le 21 mars, la lettre de Jean-Paul II aux prêtres pour le Jeudi saint est rendue publique : le pape stigmatise les actes pédophiles des religieux.
- Le 1er avril, Brendan Comiskey, évêque du diocèse de Ferns (Irlande) démissionne pour n'avoir pas traité de manière adéquate le cas d’un prêtre pédophile.
- Le 23 avril, Jean-Paul II, suite aux procès faits à l'encontre des prêtres américains pédophiles et à l’énorme scandale qui s’ensuit, convoque au Vatican treize cardinaux américains, dont notamment Law, l’archevêque de Boston. Dans son Discours aux Cardinaux des États-Unis d’Amérique, il leur reproche leur silence sur les agissements des prêtres pédophiles et l’insuffisance de leur réaction limitée à un simple changement de paroisse des mis en cause. Il déclare : « Les gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise et dans la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes. » Le 13 décembre, le pape accepte la démission du cardinal Law.
- Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Toronto (Canada), du 23 au 8 juillet, Jean Paul II déclare : « Le préjudice causé par certains prêtres et religieux à des personnes jeunes et fragiles nous remplit d'un profond sentiment de tristesse et de honte ».

2004 :
Une étude du John Jay College of Criminal Justice de New York établit à 4.400 le nombre de prêtres pédophiles aux États-Unis entre 1950 et 2002 et, à 11.000 celui des enfants victimes.

2005 :
Le 12 octobre, sur son site internet, le diocèse de Los Angeles (USA) reconnaît avoir fait preuve de laxisme dans le passé vis-à-vis de prêtres soupçonnés de pédophilie, notamment d’avoir fermé les yeux sur les accusations dont certains de ses prêtres étaient l'objet dès les années 1980, les laissant en fonctions ou les mutant dans une autre paroisse sans autre sanction.

2006 :
- Le 19 mai, Marcial Maciel (1920-2008), prêtre mexicain fondateur des Légionnaires du Christ, est condamné par le Saint-Siège, en raison de ses comportements graves et immoraux, notamment des abus sexuels sur des mineurs entre 1940 et 1960, à "renoncer à tout ministère public". Le 9 juillet 2010, Benoît XVI nomme, son délégué à la tête de la congrégation des Légionnaires du Christ, Mgr Velasio De Paolis, qui sera chargé de mener la "profonde révision" de cette congrégation souhaitée par Rome 3.
- Le 31 octobre, lors de la visite des évêques d'Irlande, Benoît XVI durcit le ton face aux scandales pédophiles qui secouent l'Eglise d’Irlande en condamnant les "crimes horribles" commis par des prêtres et en appelant à établir "toute la vérité" sur le passé. Evoquant "les nombreux cas d'abus sexuels sur mineurs" révélés ces derniers temps, le pape souligne "que le fait est encore plus atroce lorsqu'il est commis par un prêtre (…) Il faut aussi faire toute la lumière sur le passé et faire le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus, garantir le plein respect de la justice et surtout être attentifs aux victimes et à toutes les personnes affectées par ces crimes inqualifiables".
- En décembre, le diocèse de Los Angeles accepte de verser 60 millions de dollars pour régler à l'amiable les poursuites engagées contre lui par 45 victimes présumées de prêtres pédophiles 4. 

2007 :
- Le 28 septembre, à l'issue de l'assemblée d'automne de la conférence épiscopale allemande à Fulda, le cardinal Karl Lehmann, président de la conférence, annonce la détermination de l'Eglise à dénoncer les cas d'abus sexuels en son sein, après une récente affaire de pédophilie concernant un prêtre récidiviste : « Les évêques sont déterminés à tout faire pour mettre au jour des abus sexuels (…) Après une condamnation pour abus sexuels, un prêtre ne doit "en aucun cas" être réintégré dans d'autres paroisses pour officier à nouveau auprès de mineurs. » 
- Le 21 novembre, le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, publie une lettre ouverte intitulée Pardon pour tout ce mal dans laquelle il demande pardon pour les fautes de l'Eglise, notamment pour les agressions sexuelles commises par des prêtres sur les jeunes gens.

2008 :
- Le 15 avril, dans l'avion qui le transporte aux Etats-Unis, le pape Benoît XVI déclare : "C'est une grande souffrance pour l'Eglise aux Etats-Unis, pour l'Église en général, et pour moi personnellement, que cela ait pu se produire. Si je lis les histoires de ces victimes, il est difficile pour moi de comprendre comment il est possible que des prêtres aient de cette manière trahi leur mission de donner la guérison et de donner l'amour de Dieu pour ces enfants. Nous sommes profondément honteux, et nous ferons tout ce qui est possible pour que cela ne puisse pas se produire à l'avenir. Je pense que nous devons agir sur trois niveaux. Le premier est le niveau de la justice, le plan juridique. Nous avons maintenant aussi des normes pour réagir d'une manière juste. Je ne voudrais pas parler en ce moment au sujet de l'homosexualité, mais de la pédophilie, [qui] est une autre chose. Nous exclurons absolument les pédophiles du ministère sacré, c'est absolument incompatible. Et celui qui est vraiment coupable d'être un pédophile ne peut pas être un prêtre. Donc, le premier niveau est, autant que nous le pouvons, de faire clairement la justice et d'aider les victimes, car elles sont profondément atteintes. Le deuxième niveau est le plan pastoral, le niveau de la guérison et l'aide à l'assistance et à la réconciliation. Il s'agit d'un grand engagement pastoral, et je sais que les évêques et les prêtres et tout le peuple catholique des États-Unis feront tout leur possible pour aider et guérir, et aider à ce que ces choses ne puissent pas se produire à l'avenir. Le troisième point, [c'est que] nous avons inspecté (visitation) les séminaires, afin de faire aussi tout ce qui est possible dans l'éducation des séminaristes, pour une formation humaine et intellectuelle profonde et spirituelle, avec discernement, afin que seules des personnes solides (sound) puissent être admises à la prêtrise, les personnes avec un profond amour personnel pour le Christ et un profond amour sacramentel, afin d'exclure que cela puisse se produire [de nouveau]. Je sais que les évêques et les recteurs des séminaristes feront tout ce qui est possible de sorte que nous ayons un solide discernement, car il est plus important d'avoir de bons prêtres que de disposer de beaucoup de prêtres. C'est aussi notre troisième niveau, et nous espérons que nous pouvons faire, et nous l'avons fait et nous le ferons dans le futur, tout ce qui est possible pour guérir cette blessure." 10
- Le 19 juillet, lors de son homélie pendant la messe célébrée à la cathédrale Sainte Marie de Sydney, Benoît XVI condamne les abus sexuels commis sur des mineurs par certains prêtres et religieux australiens : "Je désire ici m’arrêter quelques instants pour évoquer la honte que nous avons tous éprouvée à la suite des abus sexuels commis sur des mineurs par quelques prêtres et religieux de ce pays (l'Australie, ndlr). Ces méfaits qui constituent une trahison grave de la confiance doivent être condamnés sans équivoque. Ils ont causé de grandes souffrances et ont porté porter préjudice au témoignage de l’Église. Je demande à chacun de vous de soutenir et d’assister vos Évêques et de collaborer avec eux pour combattre ce mal. Les victimes doivent recevoir compassion et soin et les responsables de ces maux doivent comparaître devant la justice." Le 21 juillet, le pape rencontre quatre victimes.

2009 :
- Le 20 mai, à Dublin (Irlande), après neuf ans d'enquête, une Commission publie un rapport dénonçant les mauvais traitements qu'ont subis des milliers de petits pensionnaires, à partir des années 1930 jusqu'en 1990, dans des institutions pour enfants dirigées par l'Eglise catholique irlandaise accusée d'avoir "gardé le silence". La Commission d'enquête souligne que "les abus sexuels, viols et attentats à la pudeur, dans ces établissements dirigés par la congrégation des Frères chrétiens, étaient d'ailleurs endémiques". Elle regrette que l'Eglise "n'ait pas écouté les personnes qui se plaignaient d'abus sexuels survenus par le passé ou ne les a pas crues en dépit de preuves recueillies dans des enquêtes policières". Le rapport n'épargne pas non plus le ministère irlandais de l'éducation qui "dans les rares occasions où il était informé, se rendait complice du silence". Le cardinal Sean Brady déclare : « Je suis profondément désolé et couvert de honte de voir que des enfants ont souffert de manière aussi atroce dans ces institutions ». Le 5 juin, le pape demande, aux évêques irlandais qu'il reçoit, que " justice soit faite pour tous".
- Le 26 septembre, le pape accepte la démission de Mgr Raymond John Lahey, évêque d´Antigonish en Nouvelle-Ecosse (Canada) arrêté à l´aéroport d´Ottawa, après que des douaniers eurent découvert des images compromettantes (matériel pédopornographique) dans son ordinateur portable. En août dernier, Mgr Lahey avait présenté des excuses aux victimes d´agressions sexuelles commises par des prêtres en Nouvelle-Ecosse au cours des années 50. Le 10 septembre, la Cour suprême de cette province avait approuvé une entente à l´amiable de 15 millions de dollars conclue par le diocèse d´Antigonish et des douzaines de victimes (Apic).
- Le 26 novembre, le rapport de la Commission d'enquête sur les violences physiques ou sexuelles sur des enfants dans les institutions dirigées par l'Eglise catholique en Irlande accuse l'archevêché de Dublin (4 archevêques successifs) d'avoir couvert les abus sexuels commis par des prêtres sur des centaines d'enfants à partir des années 60 : " La préoccupation de l'archevêché de Dublin dans la gestion des cas d'abus sexuels sur des enfants, au moins jusqu'au milieu des années 1990, a été de garder le secret, d'éviter le scandale, de protéger la réputation de l'Eglise et de préserver ses biens (...) Les autorités de l'Etat ont facilité cette dissimulation en n'assumant pas leurs responsabilités". L'archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, déclare : "J'offre à chacun des survivants mes excuses, mon chagrin et ma honte pour ce qui 1 s'est passé."
- Le 17 décembre, Benoît XVI accepte la démission de Mgr Donal Murray, évêque de Limerick en Irlande, qui fut évêque auxiliaire de Dublin de 1982 à 1996.
- Le 25 décembre, deux évêques auxiliaires de Dublin, Mgr Eamonn Walsh et Mgr Raymond Field, mis en cause par le rapport Murphy, présentent, à leur tour, leur démission au Pape.

2010 :
- Les 15 et 16 février, Benoît XVI et des responsables de la Curie Romaine reçoivent au Vatican la Conférence épiscopale d’Irlande (26 évêques) "pour débattre de la grave situation dans laquelle se trouve l'Église irlandaise". "Le Pape a observé que ces abus sexuels sur des mineurs ne sont pas qu'un crime atroce mais aussi un péché grave qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne créée à son image. Conscient de ce que cette situation douloureuse ne se résoudra pas facilement, il a encouragé les évêques à faire front aux problèmes du passé avec détermination et à la crise actuelle avec courage et honnêteté..." (vatican.va)
- Le 25 février, la Conférence épiscopale allemande présente un plan pour mettre à jour de façon systématique les cas d’abus sexuels et les éviter à l’avenir. Elle choisit le chemin de la transparence et de la pleine collaboration avec les autorités au sujet du scandale d'abus sur des mineurs commis par le clergé, dans les années 70-80, au sein d'écoles allemandes gérées par des ordres religieux. L'Abbé du couvent bénédictin d'Ettal en Bavière, le Père Barnabas Boegle, a donné sa démission le 24 février, suite à des abus sexuels sur mineurs dans l'école et le collège du monastère. 
- Le 12 mars, après avoir été reçu en audience par le pape, le président de la Conférence épiscopale allemande, l'archevêque Robert Zollitsch, réitère ses "excuses" (déjà exprimées en Allemagne) à l'égard des victimes d'actes de pédophilie commis par des prêtres dans 19 des 27 diocèses catholiques d'Allemagne. Mgr. Zollitsch réaffirme l'opinion des experts selon lesquels la question du célibat (sacerdotal, ndlr) ne doit en aucune manière être confondue avec celle de la pédophilie. (VIS)
- Le 17 mars, le primat d'Irlande, Mgr Sean Brady, présente ses excuses pour n'avoir pas dénoncé des abus sexuels dont il avait connaissance au sein du clergé : "J'ai honte de n'avoir pas toujours soutenu les valeurs que je défendais."
- Le 19 mars, dans sa lettre aux catholiques d'Irlande, Benoît XVI écrit : "Le devoir qui se présente désormais à vous est celui d'affronter le problème des abus qui ont lieu au sein de la communauté catholique irlandaise et de le faire avec courage et détermination." Le pape exprime "la honte et le remords" de toute l'Eglise face au scandale de pédophilie dans le clergé irlandais, annonce des initiatives en faveur "d'une guérison et d'un renouveau" et affirme que les hommes d'Eglise coupables d'actes pédophiles devront en "répondre" non seulement devant Dieu mais aussi devant la justice ordinaire ; il dénonce les "graves erreurs de jugement" des évêques irlandais dans la gestion des affaires d'abus sexuels et ordonné l'ouverture d'une enquête du Vatican. Le 24, le pape accepte la démission de l'évêque du diocèse de Cloyne, John Magee.
- Le 31 mars, à Fribourg, la Conférence des évêques suisses déclare (extrait) : "1. Les membres de la Conférence des évêques suisses éprouvent de la honte et une profonde consternation face aux abus sexuels perpétrés dans le cadre de la pastorale. 2. Nous avouons humblement avoir sous-estimé l’ampleur de la situation. Les responsables dans les diocèses et les ordres religieux ont commis des erreurs. Nous demandons pardon pour ces erreurs. 3. Nous encourageons tous ceux qui ont souffert d’abus à s’annoncer auprès des centres de consultation pour les victimes ou des centres de consultation diocésains et, le cas échéant, à porter plainte. Nous estimons important qu’une transparence totale soit faite sur le passé. 4. Nous prions tous les agents et agentes pastoraux, les membres des ordres religieux, les collaborateurs et collaboratrices dans les paroisses, dans les écoles et dans d’autres institutions sous la responsabilité de l’Église, qui ont commis des abus d’assumer leurs fautes et de s’annoncer à l’autorité compétente..." 
- Le 12 avril, une page web du Vatican (section Focus) rappelle les procédures à suivre en cas d'abus sexuels sur mineurs.
- Le 19 avril, à Malte, le pape rencontre à la nonciature un petit groupe de victimes de prêtres pédophiles. "Benoît XVI a été profondément affligé par ce que lui ont confié ces personnes, exprimant honte et souffrance devant ce qu'elles et leurs familles ont subi. Priant avec eux, le Pape a assuré ses hôtes de ce que l'Eglise fait, et continuera de faire, tout son possible pour rechercher la vérité et remette les coupables d'abus sexuels à la justice, mais aussi pour adopter les mesures permettant de garantir l'intégrité des mineurs. Dans l'esprit de sa récente lettre aux catholiques irlandais, le Pape prie et espère que toutes les victimes de prêtres pédophiles bénéficient de soins et d'attention, et qu'elles se réconcilient afin d'aller de l'avant avec une espérance nouvelle". 
- le 22 avril, Benoît XVI accepte la démission de l'évêque du diocèse irlandais de Kildare et Leighlin, James Moriarty : celui-ci a réitéré ses "excuses" et admis qu'il aurait dû "remettre en cause" la culture du secret qui prévalait au sein de l'Eglise.
- le 23 avril, le pape accepte la démission de l'évêque de Bruges (Belgique), Roger Vangheluwe, qui reconnaît avoir "abusé d'un jeune garçon de son entourage" il y a plusieurs années et présente ses "excuses les plus sincères à la victime, sa famille, toute la communauté catholique et la société en général".
- le 29 avril, l'évêque de Stockholm (Suède), Mgr Anders Arborelius, déclare assumer la responsabilité de l'inaction et du silence de l'Eglise catholique suédoise devant une accusation de pédophilie contre un prêtre signalée en 1990 et être prêt à démissionner.
- le 6 mai, Benoît XVI accepte la démission d'un évêque irlandais, Mgr Joseph Duffy, dont le nom a été cité dans les scandales de pédophilie qui ont touché l'Eglise irlandaise.
- le 8 mai, Benoît XVI accepte la démission de l'évêque d'Augsbourg (Allemagne), Walter Mixa. Accusé depuis fin mars d'avoir battu des élèves de l'orphelinat catholique de Schrobenhausen (sud) de 1975 à 1996, Mgr Mixa avait demandé à être relevé de ses fonctions le 21 avril. Par ailleurs, le parquet d'Ingolstadt (Bavière) annonce avoir arrêté son enquête pour soupçon d'abus sexuel contre l'ancien évêque d'Augsbourg.
- le 11 mai, dans l'avion qui l'emmène au Portugal, le pape déclare aux journalistes : "La plus grande persécution ne vient pas d'ennemis extérieurs à l'Eglise mais naît de péchés internes. L'Eglise a donc le plus grand besoin de pénitence, d'accepter de se purifier, de pratiquer le pardon mais aussi d'apprendre que la justice est indispensable. Le pardon ne saurait remplacer la justice."
- le 14 mai, les évêques catholiques du Brésil, réunis pour la 48e assemblée général de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) à Brasilia, se prononcent pour la condamnation des prêtres pédophiles devant la justice civile, tout en leur appliquant les sanctions ecclésiastiques requises. (Apic)
- En juin, l'archevêque de Santiago (Chili), Francisco Javier Errázuriz, demande au Vatican l'ouverture d´un procès canonique contre le Père Fernando Karadima, ancien prêtre d´un quartier aisé de Santiago et formateur de nombreux évêques, accusé d´abus sexuels sur plusieurs mineurs et ce, durant de nombreuses années.
- le 11 juin, place Saint-Pierre, lors de la messe clôturant l'année sacerdotale, le pape déclare : "Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres – en particulier l’abus à l’égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l’égard de l’homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir ; promettre que dans l’admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l’authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie." 11
- le 15 juillet, la Congrégation pour la doctrine de la foi publie les "Nouvelles Normes sur les délits les plus graves" (modifications apportées aux Normae de gravioribus delictis de 2001), notamment les abus sexuels commis sur mineurs par des clercs. Les nouvelles normes permettent des traitements accélérés, avec la possibilité de ne pas suivre la procédure judiciaire en procédant par décret extra judiciaire, ou bien celle de présenter au Pape des cas particulièrement graves en vue de la réduction du prêtre à l'état laïque. Tenant compte de l'évolution, il sera possible d'accueillir dans les tribunaux ecclésiastiques des avocats et des procureurs laïques. La licence en droit canon ne sera plus indispensable pour occuper ces fonctions. La prescription passe de dix à vingt ans, avec la possibilité de dérogation ultérieure. Les handicapés mentaux sont assimilés à des mineurs légaux et la pédopornographie (détention et diffusion de matériel pornographique touchant des mineurs de 14 ans) est ajoutée à la liste des délits. La peine maximale encourue pour ces actes est la démission de l’état clérical ou le retour (reductus) à l’état laïc. (VIS)
- Le 10 septembre, le rapport final de la "Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale", mise sur pied par l'Eglise catholique de Belgique et dirigée par un pédopsychiatre indépendant, Peter Adriaenssens, indique qu'elle a reçu, entre janvier et juin 2010, 475 plaintes. La plupart des témoignages concernent des faits commis des années 50 à la fin des années 80 par des ecclésiastiques, mais aussi des professeurs de religion ou des accompagnateurs de mouvements de jeunesse. Les plaignants (deux tiers d'hommes, un tiers de femmes) sont aujourd'hui âgés de 50 à 60 ans ; 13 victimes se sont suicidées.
- Le 18 septembre, à Londres, lors de son homélie en la cathédrale de Westminster, Benoît XVI déclare : "De nouveau, je pense à l'immense souffrance provoquée par les abus commis sur les enfants, spécialement au sein de l'Église et par ses ministres (...) J'exprime avant tout ma profonde affliction aux victimes innocentes de ces crimes innommables, espérant que la puissance de la grâce du Christ et son sacrifice de réconciliation leur apporteront une profonde guérison et la paix (...) Je reconnais aussi, avec vous, la honte et l'humiliation dont nous avons tous souffert à cause de ces péchés".
- Le 23 novembre, Benoît XVI présente son nouveau livre d'entretiens, Lumière du monde ; plusieurs fois, Benoît XVI s'interroge sur son âge et les années qui lui restent, réfléchissant à haute voix sur l'éventualité d'une démission en cas d'incapacité ; il utilise le terme de "choc énorme" à propos du scandale des abus sexuels sur mineurs et il salue plusieurs fois le rôle positif des media : "Il faut leur être reconnaissant chaque fois qu'il s'agit d'éclairer la vérité. C'est parce que le mal était dans l'Eglise que certains ont pu s'en prendre à l'Eglise".
- En 2010, le nombre de plaintes, pour des abus sexuels qui remontent à 50 ou 60 ans, déposées contre des membres du clergé catholique aux Etats-Unis, a presque doublé par rapport à l'année précédente, passant de 400 à près de 700 13.

2011 :
- Le 6 avril, le pape Benoît XVI accepte la démission de Mgr Michael John Malone, évêque de Maitland-Newcastle en Australie depuis 1995, et âgé de 71 ans. Celui-ci, disant être "complètement épuisé et déçu"suite à la mise en cause de ses prêtres, souhaitait quitter ses fonctions, trop éprouvé par le fait que son diocèse ait été affecté par le passé par des affaires de pédophilie et qu´il ait dû s´occuper du dédommagement des victimes. 12
- Le 16 mai, une lettre-circulaire du 3 mai "pour aider les Conférences épiscopales à établir des Directives pour le traitement des cas d’abus sexuel commis par des clercs à l’égard de mineurs" du cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est publiée : "Les Conférences épiscopales ont un an pour élaborer des lignes directrices. Objectif : venir en aide aux victimes, coopérer avec la justice et prévenir de tels crimes, dans les divers contextes nationaux. Tous dans l'Église sont invités à suivre l'exemple du pape, à écouter les victimes, à leur offrir une assistance spirituelle [...] Si le droit canon est en désaccord avec l'enquête civile, les évêques donneront la priorité à cette dernière. Le but est d'affronter le problème sans tarder et de manière efficace grâce à des indications claires [...] L’abus sexuel de mineurs n’est pas seulement un délit au plan canonique. C’est aussi un crime qui fait l’objet de poursuites au plan civil. Bien que les rapports avec les autorités civiles diffèrent selon les pays, il est cependant important de coopérer avec elles dans le cadre des compétences respectives. En particulier, on suivra toujours les prescriptions des lois civiles en ce qui concerne le fait de déférer les crimes aux autorités compétentes, sans porter atteinte au for interne sacramentel (secret de la confession, ndlr). Bien sûr, cette coopération ne se limite pas aux seuls cas d’abus commis par les clercs ; elle concerne également les cas d’abus impliquant le personnel religieux et laïc qui travaille dans les structures ecclésiastiques." 14
- Le 23 mai, la centrale de l´ordre salésien à Rome annonce vouloir prendre des sanctions disciplinaires contre le Père B... un religieux hollandais de 73 ans qui s´est déclaré membre de l´association Martijn pour la libéralisation et la décriminalisation de la pédophilie. Dans une interview à la radio hollandaise RTL, diffusée le 21 mai, le délégué pour les salésiens en Hollande, le Père Hermann Spronk, l´a défendu. La congrégation s´est alors dissociée des propos du Père Spronk. Le Vatican s´en remet au jugement des supérieurs majeurs. 15
- Le 3 septembre, le Vatican publie une réponse officielle au chef du gouvernement irlandais, Enda Kenny, qui l'a accusé d'avoir entravé les enquêtes après la publication d'un rapport sur des actes pédophiles commis en 1996 et 2009 par 19 prêtres du diocèse de Cloyne. Le Vatican, qui se dit "profondément préoccupé par les graves manquements constatés dans la gouvernance ecclésiale" du diocèse de Cloyne où ces crimes pédophiles ont été commis, exprime "son dégoût pour les crimes d'abus sexuels qui ont eu lieu dans le diocèse" : "Le Saint-Siège tient à préciser qu'en aucune façon il a entravé ou tenté d'interférer avec une enquête sur les abus sexuels commis dans le diocèse de Cloyne. En outre, et en aucune circonstance, le Saint-Siège n'a tenté d'interférer dans le droit civil irlandais ou de gêner les autorités civiles dans l'exercice de leurs fonctions21.
- Le 16 décembre, est publié le rapport de la commission d´enquête indépendante Deetman (mise sur pied le 9 mars 2010 par la conférence épiscopale néerlandaise et la conférence des instituts religieux) : "Plusieurs dizaines de milliers de mineurs ont été victimes d´agressions sexuelles au sein de l´Eglise catholique entre 1945 et 2010 [...] La commission a pu trouver les noms de 800 auteurs d´agressions sexuelles qui travaillent ou qui ont travaillé pour les évêchés. Au moins 105 sont encore en vie" 22.

2012 :
- Lors du symposium international qui se tient à Rome sur les problèmes de la pédophilie du 6 au 9 février, l´Eglise lance officiellement un centre de formation sur Internet (e-learning) pour prévenir ces faits et lutter contre ces abus sexuels. Cette structure en ligne (http://elearning-childprotection.com), officiellement intitulée "Centre pour la protection de l´enfance de l´Institut de psychologie de l´Université Grégorienne", est une initiative conjointe de la Grégorienne et de l´Université allemande d´Ulm. Le centre est destiné à prévenir tous les cas de pédophilie, et pas seulement ceux commis par des membres du clergé. Le but est aussi de toucher toutes les parties du monde, et notamment des continents comme l´Asie. Dans la soirée du 7 février, au cours d’une veillée pénitentielle, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation pour les évêques, reconnaît les erreurs de l’Église et demande pardon aux victimes de pédophilie. 23
- Le Bureau de presse du Saint-Siège confirme, le 11 mai, que le Vatican mène une enquête sur 7 prêtres de la Congrégation des Légionnaires du Christ, soupçonnés d´avoir abusé sexuellement de mineurs.
- Le 16 mai, un communiqué de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), annonce que l'ex-évêque d´Antigonish, reconnu coupable de pornographie infantile et condamné, en janvier 2012, à 15 mois de prison par un tribunal civil, est exclu de l´état clérical, sur décision romaine 15.
- Lors d'un pèlerinage pénitentiel au sanctuaire de saint Patrick, sur l’île de Lough Derg, au nord de l’Irlande, les 12 et 13 juin, le cardinal Marc Ouellet, légat du Pape, demande, au nom du Pape et de l'Église, pardon aux victimes d’abus, en Irlande et dans le monde.
- Le 24 décembre, l´évêque de Sydney, le cardinal George Pell, présente ses excuses à "tous ceux qui ont souffert des actes d´abus sexuels par les mains de leurs frères chrétiens", y compris les prêtres et les enseignants.
- En 2011 et 2012, Benoît XVI démet de leurs fonctions 384 prêtres pour abus sur des mineurs.

2013 :
- Le 11 juillet, le pape François signe un motu Proprio redéfinissant, entre autres, les sanctions pénales contre tout abus envers des mineurs. Ces sanctions concernent explicitement l'ensemble de la catégorie des délits contre les mineurs : la vente, la prostitution, l'enrôlement et les violences sexuelles à leur encontre, la pédopornographie, la détention de matériel pédopornographique et les actes sexuels avec des mineurs. (Radio Vatican)
- Le 5 août, la Cour d'appel de l'Oregon (plus précisément la Court of Appeals for the Ninth Circuit), rejette la cause judiciaire lancée en 2002 sur la responsabilité présumée du Saint-Siège dans un cas d'abus sexuels commis par un membre  du clergé.
- Le 21 août, l'archevêque Jozef Wesolowski, nonce apostolique en République dominicaine, soupçonné de délits contre des mineurs, est relevé de ses fonctions de nonce par le pape.
- Le 5 décembre, le cardinal américain Mgr Sean O'Malley, archevêque de Boston, et membre du Conseil des huit cardinaux travaillant autour du Pape à la réforme de la Curie annonce que François a décidé de constituer une commission spéciale pour la protection des mineurs. Le but de cette commission, précise le cardinal, est de sécuriser l’environnement de l’enfant via des codes de bonne conduite professionnelle, des attestations de capacité au ministère sacerdotale, et le contrôle du casier judiciaire ou l’évaluation psychiatrique des personnes concernées. La coopération avec les autorités civiles et la dénonciation des délits, ainsi que l’observation des lois civiles sont également prévues. (Radio Vatican)

2014 :
- Le 5 février, un rapport du Comité des Droits de l'enfant des Nations Unies critique sévèrement la politique du Vatican face aux innombrables cas d'abus sexuels sur des enfants commis par des membres du clergé : le Comité demande au Saint-Siège "de relever immédiatement de ses fonctions toute personne suspectée d'abus sexuel et de déférer son cas aux autorités judiciaires compétentes à des fins d'enquête et de poursuites."
Le même jour, la Salle de Presse du Saint-Siège diffuse le communiqué suivant : "Au terme de sa 65 session, le Comité des Nations-Unies pour les droits de l'enfant a publié ses observations conclusives sur les rapports présentés par le Saint-Siège, le Congo, l'Allemagne, le Portugal, la Russie et le Yémen. Le Saint-Siège prend acte des observations le concernant. Elles feront l'objet d'une étude attentive à chacun des niveaux avancés par le document du Comité, dans le respect de la Convention et en tenant compte de l'échange d'opinions qui s'est déroulé le 16 janvier dernier. Il constate et déplore cependant, sur certains points des dites Observations, une tentative d'interférer sur l'enseignement de l'Eglise catholique, sur la dignité de la personne et sur l'exercice de la liberté religieuse. Ceci étant, le Saint-Siège réitère son ferme engagement à protéger les enfants et à défendre leurs droits, en accord avec les principes de la Convention sur les droits de l'enfant, mais aussi dans le respect des valeurs morales et religieuses de la doctrine catholique". (VIS)
- Infocatho (semaine du 07 au 09 février) annonce que, suite aux dédommagements des victimes de religieux pédophiles, le diocèse de Helena, dans l'Etat du Montana, a été acculé à la faillite. Depuis 2004, il s'agit du onzième diocèse américain à se déclarer en cessation de paiement pour de telles raisons.
- Le 18 février, le prêtre polonais Wojciech G., soupçonné de délits contre des mineurs en République dominicaine et en Pologne est mis en examen par le parquet régional de Varsovie pour répondre de quatre chefs d'accusation pour des relations sexuelles avec quatre mineurs de moins de quinze ans, deux en République dominicaine et deux en Pologne. (Radio Vatican)
- Le 22 mars, le pape institue la Commission pontificale pour la Protection des mineurs (9 membres) dont l’objectif est de lutter contre la pédophilie et d'améliorer la protection des enfants.
- Le 11 avril, devant les membres d’une délégation du Bureau International catholique de l’enfance (BICE) reçus en audience au Vatican, le pape, comme Benoît XVI avant lui, demande "pardon" pour les crimes pédophiles commis par certains membres du clergé. (news.va)
- Le 23 mai, le Comité des Nations Unies contre la Torture conclut que le Saint-Siège a fourni de grands efforts pour se conformer à la Convention en menant des réformes pour prévenir tout abus sexuel et pour faciliter les soins et la guérison des victimes d’abus. Il reconnaît que, non seulement le Saint-Siège, mais aussi les diocèses et les ordres religieux ont mené des réformes pour prévenir tout cas d’abus sexuel sur mineur et ont versé des réparations financières aux victimes.
- Le 27 juin, le Vatican annonce que le Polonais Jozef Wesolowski, ex-ambassadeur du pape en République dominicaine, est contraint d'abandonner l'état ecclésiastique et de renouer avec la laïcité à la suite d'accusations de pédophilie : « Le jugement en première instance du procès canonique contre l'ex-nonce apostolique en République dominicaine Jozef Wesolowski s'est achevé récemment auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi avec la condamnation à la démission de sa fonction cléricale. » Après la procédure canonique, M. Wesolowski, citoyen du Vatican, devra affronter un procès au pénal devant la justice vaticane ; ce sera le premier procès au pénal visant un diplomate du Vatican pour des accusations de pédophilie, jugé en vertu d'amendements au code pénal du Saint-Siège apportés le 11 juillet 2013. 26
- Le 7 juillet, en la chapelle Sainte-Marthe, devant six victimes de prêtres pédophiles venus d'Allemagne, d'Irlande et du Royaume-Uni, et devant les membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs, le pape François condamne "les crimes et les graves péchés" commis par "des prêtres et des évêques qui ont violé l'innocence de mineurs et leur propre vocation sacerdotale" et affirme : "Il n'y a pas de place dans le ministère de l'Eglise pour ceux qui commettent ces abus." Le pape François demande "pardon aussi pour les péchés d'omission des responsables de l'Eglise qui n'ont pas répondu correctement aux dénonciations d'abus" et sollicite l'appui des victimes présentes à la messe pour "assurer que nous disposions des meilleures politiques et procédures dans l'Eglise universelle" pour protéger les mineurs. 25
- Le 23 septembre, l’ancien archevêque polonais Josef Wesolowski, accusé d’abus sur mineurs lorsqu’il était nonce apostolique en République Dominicaine, est arrêté par la Gendarmerie du Vatican, à son domicile romain. Déjà condamné en première instance du procès canonique par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il a été réduit à l’état laïc en juin. 
- Le 17 décembre, le pape nomme 8 nouveaux membres pour la Commission de protection des mineurs, mise en place le 22 mars pour lutter contre les abus sexuels dans l'Eglise ; présidée par le cardinal américain Sean Patrick O'Malley, la Commission compte désormais 17 membres venant de tous les continents et de toutes les disciplines (psychologie, psychiatrie, théologie, droit, pédagogie, recherche sociale, etc.) ; elle compte 8 femmes (dont deux religieuses) et 9 hommes (dont 5 prêtres) ; 2 victimes d'abus sexuels, un homme et une femme, en font partie. 

2015 :
Le 21 janvier, le pape François nomme les sept membres du collège spécial visant à traiter, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, les recours de prêtres accusés de délit graves, dont la pédophilie.

Quelques chiffres

En France, selon la Lettre de l'ODAS (Observatoire national de l’action sociale décentralisée) de novembre 2007, les chiffres, pour l’année 2006, expriment une diminution du nombre d’enfants maltraités (19.000) par rapport à 2005 (20.000) :
- enfant victime de violences physiques (6.300 contre 6.400),
- de violences sexuelles (4.300 contre 4.700). L’ODAS notait qu'en 1994, 4.000 enfants avaient été victimes d’abus sexuels.
- de violences psychologiques (3.400 contre 3.800),
- de négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique (5.000 contre 5.100).
Selon le ministère français de la justice, 90% des affaires recensées de pédophilie visent des hommes mariés.
Il n’est pas certain que les agressions sexuelles sur enfant soient plus nombreuses aujourd’hui, où les langues se délient, qu'elles ne le furent par le passé, lorsque l’inceste et la pédophilie étaient tabous et frappés du sceau du secret.

Poème

Tornade.

Les innocents petits drôles
Joignent gentiment leurs mains
Et tournent leur ronde folle.
Ils sont heureux, les gamins !

Ils mènent ces chers enfants
Leur manège émerveillé
Et la tendresse du faon
Luit dans leurs yeux éveillés.

Mais rôdent toujours, immondes,
Des pédophiles d'enfer,
Ignobles briseurs de rondes
Que mille larmes indiffèrent.

Et tournent aussi, atroces,
Les minutes de silence,
Aux enterrements des gosses
Dont on viola l'innocence...


(Jean-Paul Coudeyrette, Poèmes)


Notes1 Ce qui, ce qu'il. Il n'est pas de règle formelle pour distinguer ces deux expressions qu'on emploie indifféremment sauf avec falloir (ce qu'il faut et non ce qui faut) et avec plaire où il convient d'employer ce qu'ilquand on veut sous-entendre, après plaire, l'infinitif du verbe employé précédemment (Hanse) : je ferai ce qu'il me plaira (de faire). Je fais ce qui me plaît est plus absolu. J'épouserai la femme qu'il me plaira (d'épouser). J'épouserai la femme qui me plaira n'a pas le même sens : "qui sera à mon goût". (Dictionnaire des difficultés de la langue française. Larousse. 1971)
2 JORF du 26 février 2008
infocatho.cef.fr/
Agence CNS
Source : KNA
E.S.M. - radiovm
E.S.M. - radiovm ; Le suisse romain - radiovm- E.S.M.
Communiqué de la Salle-de-Presse du Saint-Siège
Wikipedia
10 Traduction beatriceweb.eu
11 vatican.va - E.S.M.
12 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil11sem/semaine13/210nx132oceaniea.html
13 http://www.catholicnews.com/
14 http://www.vatican.va/
15 http://www.kipa-apic.ch/
16 Liliane Binard, Jean-Luc Clouard, Le drame de la pédophilie : état des lieux, protection des enfants, Albin Michel, 1997, pages 96-97
17 http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Coral
18 http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_d'Outreau
19 http://fr.wikipedia.org/wiki/Paraphilie
20 http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Un-guide-pour-les-medecins-afin-de-mieux-detecter-les-cas-d-inceste-
21 http://www.visnews-fr.blogspot.com/
22 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil11sem/semaine50/210nx502europea.html
23 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/archives/deuxmil12sem/semaine06/212nx061eglisebb.html
24 http://fr.wikipedia.org/wiki/Inceste
25 http://www.news.va/fr/news/lintegralite-de-lhomelie-du-pape-contre-les-abus-s (texte intégral)
26 http://actu.lemonde.fr/europe/article/2014/06/27/un-ex-ambassadeur-du-vatican-accuse-de-pedophilie-defroque_4446885_3214.html#xtor=AD-32280752
27 http://www.news.va/fr/news/abus-sexuels-un-ancien-nonce-arrete-au-vatican

Sources


Sites utiles

droitsenfant.com/
antipedophil.fr/
actioninnocence.org/
innocenceendanger.org/
aivi.org/ (inceste)

Vous éprouvez des attirances amoureuses ou sexuelles pour des enfants sans pouvoir en parler ? ange-bleu.com/

Pour signaler des contenus sur internet qui vous ont particulièrement choqués : 
https://www.internet-signalement.gouv.fr/PortailWeb/planets/Accueil!input.action


Auteur : Jean-Paul Coudeyrette
Référence publication : Compilhistoire ; toute reproduction à but non lucratif est autorisée.

Date de mise à jour : 25/01/2015
Source : http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/pedophilie.htm